Lundi 3 Mars 2025 de 18h à 20h en Salle W du DMA à l'ENS
Didier Vaudène (Sorbonne Université)
Relativité de niveau dans le discret et l’écriture
En prolongeant l’analyse épistémologique de la relativité
proposée par Bachelard dans :
La valeur inductive de la Relativité (1929),
et en prenant appui sur l’expérience des niveaux
que permet l’informatique,
je problématise l’évidence
d’une irréductibilité de l’écriture et du discret,
problématique qui concerne aussi bien la formalisation mathématique
et les traitements d’information,
que les médiations usuelles du savoir.
Cette irréductibilité peut être réinterprétée
comme un cas particulier limite,
dans le cadre d’une conception
stratifiée et relativisée du discret et de l’écriture,
dont je montre quelques incidences :
en particulier sur l’identité, l’égalité,
l’effectivité et la calculabilité.
Au plan épistémique, cette réinterprétation met en jeu
des « effets d’insu »,
qui concernent les consciences individuelles
aussi bien que les consensus intersubjectifs,
et qui peuvent être rétroactivement compris
comme l’équilibre inaperçu qu’il y aura eu entre
« ce qui se sera manifesté comme rien »
et
« une idée qu’on n’avait pas eue ».
Ces effets d’insu sont ambivalents,
car ils ne « portent » une théorie,
quand ils tiennent lieu de certitude,
qu’à la condition de la limiter,
tandis que cette limitation est en même temps
l’« ouverture interne »
qui conditionne le dépassement et l’extension d’une théorie
par réinterprétation.